Grand Silence de Sandrine Revel et Théa Rojzman

Une critique de Candice

Grand Silence 4/5

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Une critique de Candice

Tout commence lors d’une fête de mariage : le jeune Freddy est abusé par un membre éloigné de la famille. A partir de l’agression, la tête et le corps de Freddy sont comme séparés, comme s’ils n’appartenaient plus au même être humain. C’est aussi à partir de ce moment que des bulles blanches, que le silence s’installe entre les personnages. Freddy ne dit rien de l’agression subie. On retrouve Freddy quelques années plus tard, il a changé… Un soir, il a la garde d’Arthur son petit cousin.

Cette bande dessinée aborde avec justesse l’inceste. Les auteurs parviennent à nous faire comprendre ce qui se passe dans la tête des victimes et les raisons qui les poussent à s’enfermer dans le silence. Libérer la parole permet de se reconstruire mais aussi d’éviter de rentrer dans la spirale agressé-agresseur. Les dessins, les symboles, les couleurs et les métaphores disent l’horreur, les émotions traversées, l’impuissance et la colère. Si le thème est grave, il est traité avec une certaine douceur et poésie qui rend ce livre accessible dès le début du collège.

Une bande dessinée intelligente et nécessaire à conseiller dès 11 ans.

Sandrine Revel et Théa Rojzman, Glénat, 128 pages, 23 euros.

Voir en ligne : Sur le site du Télégramme