L’anguille de Valentine Goby

Une critique commune des Perhadebibliothèques

L’anguille 4 /5

Une critique des Perhadebibliothèques

L-anguille

Halis Yildiz,13 ans, est un jeune collégien d’origine turque. Il aide ses parents couturiers et se révèle très doué dans les travaux de confection. Mais Halis souffre d’obésité et par ricochet du harcèlement dont il est victime. Il est le souffre-douleur de Zack. Toutes ces moqueries donnent envie à Halis qu’on l’oublie…

Camille Berthier, 12 ans, née sans bras, déménage de Farjevol à Paris. Camille se retrouve dans la même classe qu’Halis. Sa différence lui vaut d’être le centre de l’attention de ses nouveaux camarades. Camille devient une bête curieuse capable de manger ou d’écrire avec ses pieds. Toutes ces « grappes d’yeux » donnent envie à Camille de se renfermer dans sa coquille.

En EPS, le professeur a prévu escalade. Camille et Halis sont sur la touche. Ils se découvrent, se rapprochent. Camille et Halis aiment les tartines au beurre saupoudrées de cacao et le manga Le règne des dragons. C’est le début d’une amitié hors normes.

Ce roman nous rappelle que nous sommes tous différents et que le handicap n’est pas toujours un frein. Camille a grandi sans bras et a compensé cette absence en développant d’autres capacités : la souplesse, l’utilisation de sa bouche ou de ses pieds… Dans de nombreux moments du quotidien, Camille n’est pas du tout en situation de handicap et refuse l’étiquette d’« handicapée ». Camille est une jeune fille optimiste, dynamique, pleine d’humour et de ressources.

Avec le personnage d’Halis, le lecteur prend conscience que l’obésité est un handicap invisible qui agit comme une double peine pour le garçon : il est empêché dans certaines de ses activités et les moqueries incessantes qu’il subit finissent par entamer sa confiance en lui. L’auteure s’adresse à nous et nous donne à voir cette rencontre qui va transformer la vie de Camille et Halis.

C’est une lecture sur l’acceptation de soi et sur le regard que nous portons sur l’autre et sur la différence. Les deux héros sont émouvants et nous montrent que l’union fait la force et que la diversité est une richesse.

Si le sujet du roman peut sembler dur, l’écriture est légère et très accessible, le rythme alerte et le message résolument positif.

A conseiller dès 11ans.

Valentine Goby, Editions Thierry Magnier, 143 pages, 11,50 euros.

Voir en ligne : Sur le site du Télégramme