Ginette Kolinka, récit d’une rescapée d’Auschwitz-Birkenau d’ Aurore D’Hondt

Une critique de Chris

Ginette Kolinka, récit d’une rescapée d’Auschwitz-Birkenau 4/5

Ginette Kolincka

Une critique de Chris

Ginette est née en 1925 à Paris, sa famille est juive. Elle a cinq sœurs aînées et un petit frère. En 1942, Hitler est au pouvoir et veut la mort de tous les juifs d’Europe. Le père de Ginette, français et ancien combattant, a confiance en la France et décide très tardivement de rejoindre la zone libre. Bravant le danger, la famille réussit à quitter Paris et se retrouve à Avignon dans un minuscule appartement. Les Kolinka cachent leur identité et vendent sur le marché pour survivre. Le 15 avril 1944, ils sont dénoncés et la police française rafle dans leur appartement Ginette, son père, son petit frère et son neveu. Commence alors la longue descente aux enfers de Drancy à Auschwitz.

Ginette s’est longtemps tu sur ce qu’elle avait subi, vécu pendant la 2e guerre mondiale car comment dire l’horreur ? Et puis Ginette a commencé dans les années 90 à témoigner dans les collèges et les lycées. Aurore D’Hondt, étudiante, écoute son témoignage bouleversant en 2019 et décide de transposer l’histoire de Ginette Kolinka en bande dessinée, l’histoire d’une rescapée des camps de la mort, l’histoire d’une jeune femme qui a connu la déportation. Le récit efficace est le reflet de la conférence de Mme Kolinka, il retrace le parcours de l’adolescente avec sobriété et vérité mais l’émotion est palpable. Les dessins, en noir et blanc, sont au service des paroles d’une des dernières survivantes de la Shoah, pour que le lecteur visualise la réalité de ce qu’a vécu Ginette, la violence qu’elle a affrontée pour réussir à survivre. C’est un témoignage accessible et nécessaire pour continuer à combattre la haine sous toutes ses formes.

Aurore D’Hondt, Des ronds dans l’O, 240 pages, 25€.

Voir en ligne : Sur le site du Télégramme