Un garçon c’est presque rien de Lisa Balavoine

Une critique de Yélima

Un garçon c’est presque rien 5/5

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Une critique de Yélima

Le décor est planté dès la première ligne : un garçon dans une chambre d’hôpital. On ne sait pas comment il est arrivé là et ce mystère plane tout au long du roman. C’est l’histoire de Roméo, un lycéen de 16 ans. Il se sent différent des autres garçons, comme en décalage avec ce que la société attend de lui : force et virilité. Sa sensibilité et sa solitude choisie lui valent le surnom de « chaton » par ses camarades. Roméo est souvent dans sa bulle et n’a pas les mêmes centres d’intérêt que les garçons de sa classe : il aime jouer de la basse. Il rencontre Justine qui est dans le même établissement que lui. Roméo tombe amoureux de Justine et cette rencontre va changer le cours de sa vie…

« Je ne sais pas où est passée ma testostérone, Et je n’ai pas envie de la trouver, Je voudrais juste ne plus entendre Toutes ces injonctions, Et ne pas avoir à jouer Ce rôle qu’on veut nous donner. »

Un roman surprenant et original car la narration se fait slam. Les thèmes abordés sont actuels et font réfléchir : quelle place et quel rôle pour les garçons au 21e siècle ? Est-ce que la société nous impose inconsciemment des normes ? Comment les filles sont-elles perçues par les garçons ? Faut-il se conformer à ce qu’on attend de nous et à la pensée du plus grand nombre ? Roméo est le narrateur-poète. Chaque chapitre très court a pour titre un thème (Mon oncle, Retour au réél…) que Roméo nous raconte en insérant une langue poétique. La mise en page, les rimes, le choix des mots et leur musicalité traduisent les émotions de Roméo. Cette langue suave et intense entraîne le lecteur dans le monde intérieur de ce lycéen en proie à ses doutes et à ses vérités. La lecture se fait agréable et légère et cela permet un équilibre avec le réalisme et la dureté des faits évoqués.

Un véritable coup de coeur à conseiller à tous les lecteurs dès 13 ans !

Lisa Balavoine, Rageot, 240 pages, 15,50 euros.

Voir en ligne : Sur le site du Télégramme